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1.  Exploration et exploitation de l'hydrate de méthane

Tout d’abord, l’exploitation de l’hydrate de méthane commence par la recherche de réserves existantes et plus ou moins rentable. La première étape dans la prospection est la recherche de zones exploitables ayant les conditions réunies pour accueillir des réserves d’hydrate de méthane.


Il existe deux méthodes de détection des hydrates de méthane, la première consiste en l’utilisation de moyens sismiques et l’utilisation d’information provenant de forage déjà existant. Il existe deux méthodes sismiques, la sismique de réfraction et la sismique de réflexion. La sismique de réflexion consiste à émettre d’une onde sismique qui voit sa vitesse de propagation modifiée en fonction du milieu qu’elle rencontre. Il s’agit donc de mesurer la distance parcourue par l’onde sismique depuis son lieu d’émission jusqu'à son lieu d’enregistrement.

Schéma montrant le principe de la sismique de réflexion

Cependant ces méthodes sont délicate à appliquer car lors d’un forage, sous l’effet d’une baisse de pression, la carotte remonte et entraîne un dégazage de méthane. De plus, les forages sont extrêmement coûteux. C’est pour cela que les chercheurs essayent de recourir à des modélisations pour déterminer la quantité de méthane se trouvant sous les océans. Ces évaluations sont imprécises et les chiffres avancés varient considérablement d’une étude à l’autre. Il est donc très difficile de connaitre exactement quelle est la quantité de méthane qui se trouve réellement dans les profondeurs.​

Il existe plusieurs techniques pour extraire les hydrates de méthane du sol :
• Il y a la méthode de récupération thermique qui consiste à forer un puits jusqu’à la couche contenant les hydrates de méthanes puis à y injecter un fluide préalablement chauffé en surface : le plus souvent de l’eau chaude, pour la faire circuler dans le puits. Cette méthode permet la dissociation des hydrates et la libération du gaz qui sera alors récupère par des méthodes de pompages en surface. Le principal problème de cette technique est l’acheminement de  la chaleur de surface jusqu’à la poche contenant les hydrates. En effet l’eau  qui est chaude en surface  a tendance à se refroidir dans le pipeline à cause de la température de l’eau de mer qui l’entoure.



• Citons Ã©galement la méthode de dépressurisation qui consiste à pomper l’hydrate gazeux se trouvant sous les hydrates afin d’engendrer une dépressurisation de toute la poche d’hydrate. La dépressurisation entraîne alors la dissociation des hydrates. Cette méthode est une réaction endothermique qui par conséquent requiert un apport de chaleur, il y a donc le même inconvénient que les méthodes précédentes. La quantité de gaz libérée sera plus importante à mesure que l’on va en profondeur et que la température augmente suivant le gradient géothermique.​

Schéma nous montrant la difficulté de l’exploitation de l’hydrate de méthane

• Il existe une troisième méthode, dans laquelle, on injecte un inhibiteur, comme le méthanol ou le dioxyde de carbone dans la poche d’hydrates de méthane. L’inhibiteur va alors catalyser la dissociation du méthane sans avoir recours à des facteurs de température ou de pression. Il ne reste alors plus qu’à récupérer le gaz. Le principal inconvénient de cette méthode est de parvenir à diffuser l’inhibiteur dans toute la poche.

​Transcription de la légende en français :



- Méthane hydrates well: Hydrate de méthane

 

- Permafrost: pergélisol

 

- Hydrates Layer: couche d'hydrate de méthane

 

- Target hydrate-saturated sand: hydrate de méthane cible, saturé en sable

 

- Permafrost protected with chilled drilling muds: pergélisol portégé par la boue de forage réfrigérée

 

- Carbon dioxide exchanges with methane: Ã©changes de dioxyde de carbone avec du méthane

Schéma en 3D de l’exploitation de l’hydrate de méthane à l’aide de dioxyde de carbone

• On connait également une quatrième et dernière technique, imaginée par le japonais Ohgaki en 1996. Cette technique consiste à emprisonner du CO2 en l’éjectant dans l’hydrate de méthane afin qu’il prenne la place du méthane. On peut également accélérer ce processus en y ajoutant de l’azote. Ce processus est de plus pratique car il permet de stoker du C02 qui participe à l’effet de serre.

Tous ces processus font l’objet de nombreuses études comme par exemple le programme de l’Institut Leibnitz : SUGAR

Cependant, il est ï»¿Ã  noter que l’extraction de l’hydrate de méthane comporte de nombreuses difficultés techniques. En effet, pour que le méthane emprisonné dans la glace à des milliers de kilomètres sous les océans soit exploitable, tant sur le plan technique que sur le plan économique ; il faudrait que la concentration de gaz présents dans les hydrates de méthanes soit plus importante. Il est vrai que la plupart des hydrates de méthanes présents dans la nature ont une densité énergétique assez faible, c’est à dire que la quantité d’énergie qu’ils sont capables de fournir est relativement basse par rapport à leur volume.   Par-dessus tout, la plus grande difficulté dans l’extraction de l’hydrate de méthane est d’éviter à tout prix le dégazage du méthane dans l’air car c’est un gaz à effet de serre qui aurait de très lourdes conséquences sur l’écologie planétaire. Depuis plus d’un siècle on a acquis les techniques d’exploitation et d’extraction du gaz naturel et du pétrole qui sont tous extractibles par des techniques de pompages directement dans les puits de par leur nature de fluide. Au contraire, les hydrates de méthanes qui sont à l’état solides sont eux dispersés sous terre dans différents milieux, granulaire, vaseux ou encore meuble. Pour l’hydrate de méthane, il est impératif de dissocier les molécules d’eau des molécules de méthanes afin de pouvoir exploiter ce gaz

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